English italiano
Il secolo delle donne?
Salon du Livre
Turin, Lingotto Fiere, 16 - 21 mai 1996

Le siécle des femmes?

Les chiffres de la dernière édition


La huitième édition du Salon du Livre s'est déroulée du 18 au 23 mai 1995; 191.000 visiteurs (dont 19.000 professionnels) se sont pressés dans les 3 pavillons d'exposition de Lingotto Fiere et les 9 salles de Lingotto Congressi, avec une hausse de 22% par rapport à 1994 et à ses 156.000 visiteurs. Parmi les "visiteurs professionnels" (libraires, enseignants, bibliothécaires, agents, distributeurs), les enseignants et les professeurs universitaires méritent une mention spéciale en raison de leur présence massive et fidèle (10.210 les premiers, 1.172 les seconds), ainsi que les bibliothécaires (1.685) et les libraires (1.075). Dans le public, figuraient environ 30.000 enfants de l'enseignement secondaire. Les exposants, répartis sur une surface de 34.000 mètres carrés, étaient au nombre de 940 et ont exposé plus de 244.000 titres. Environ 200 rencontres, auxquelles ont participé près de 50.000 personnes, ont animé les salles de congrès, l'espace de rencontre avec les auteurs et l'arène multimédia, lieu de présentation et de discussion des nouveaux médias électroniques.

Un nouveau pavillon d'exposition, l'utilisation pour les colloques du Centro Congressi et l'identification d'un thème-titre fort - "novantacinque%" (quatre-vingt-quinze%) - ont représenté les nouveautés les plus importantes.

L'idée du "novantacinque" (quatre-vingt-quinze) entendait dresser un bilan progressivement approfondi, par année, de notre siècle; et notamment des ruptures - révolutions-révélations les plus significatives - qui l'ont caractérisé.

Nous continuons en 1996 dans la même optique, en proposant une question qu'on ne peut éluder : le siècle des femmes ?



Le siècle des femmes ?


Le XXème siècle - qui s'achève - a été le siècle des femmes, dit-on. Mais dans quel sens? Dans le sens - immédiatement perceptible par chacun - qu'un schéma culturel s'est brisé, qui a régi les comportements de l'homme occidental pendant plus de deux millénaires. Le schéma de l'Odyssée; le modèle de vie d'Ulysse qui parcourt la Méditerranée avec l'intention de rentrer chez lui, mais sans hâte. Pendant ce temps, il s'abandonne à des aventures en tous genres. Il rencontre Circé, Calypso, Nausicaa, les Sirènes, et s'en félicite. Sans pour autant oublier qu'il doit quand même rentrer à Ithaque.

Que fait Pénélope pendant ce temps à Ithaque? Elle attend le retour de son mari, elle garde le foyer, elle tient en respect ses prétendants, elle tisse sa toile. La femme traditionnelle dans ce rôle traditionnel ne fait que tisser sa toile. Des tissages astucieux, visant dans tous les cas à la défense de ce schéma patriarcal.

A un moment donné, le schéma commence à se fêler. Dans l'Ulysse de Joyce, point final d'une variation séculaire sur les thèmes de l'Odyssée, Pénélope s'appelle Molly. Et elle offre dans le célèbre monologue final (65 pages sans un signe de ponctuation) une figure de femme bien différente. Qui dit oui aux occasions, aux rencontres, à la vie. Maintenant, c'est elle qui est devenue Ulysse.

Nous sommes en 1921. Il y a eu ensuite bien d'autres choses: de l'invention de la pilule (qui nous oblige à réfléchir sur l'extraordinaire importance de la science, au cours de notre siècle), aux progrès technologiques qui ont transformé les foyers et aux batailles "gagnées" pour les droits civils des femmes. Jusqu'au récent et surprenant changement d'orientation de l'Eglise. Où en sommes-nous aujourd'hui? Nous en sommes au point où la vieille question de Freud: "que veut la femme?" doit être renversée: "que veut l'homme?" Qu'attend l'homme d'aujourd'hui - désorienté et perplexe - de cette femme nouvelle, qui a changé et a l'intention peut-être de changer encore?

Et comment se fait-il - se sont demandés différents écrivains comme Susan Sontag et Tahar Ben Jelloun - que les hommes continuent à avoir si peur d'elles? Secrètement mais indéniablement?

L'éclatement de l'imaginaire féminin que le XXème siècle a engendré et sa reconstitution de manière complexe en une nouvelle identité, se reflète dans le logo du Salon 1996: un collage de multiples citations picturales à côté du traditionnel livre bleu et vert inventé par Armando Testa. Un collage d'images féminines peintes par des hommes au cours de ce siècle. Une analyse attentive permet d'y reconnaître: Pellizza da Volpedo (Quarto Stato, 1901), Pablo Picasso (Les demoiselles d'Avignon, 1907), Fritz Lang (Metropolis, 1926), Matisse (Nu rose, 1935), Fernand Léger (Femme lisant, 1949), Andy Wharol (Marilyn, 1964), Roy Lichtenstein (Nature morte, 1972), Allen Jones (Dessin, 1973), Georges Pichard (Marie-Gabrielle en Orient, 1980).

A côté des initiatives culturelles, le grand panorama de l'édition en transformation continuelle: le Salon du Livre lui redonne toute son importance en offrant de nouveaux espaces rencontres pour le public, une surface d'exposition plus homogène, un meeting point pour les rencontres de travail et une attention renouvelée à l'égard du monde de l'école. Les autres nouveautés résideront dans les tarifs réduits à l'attention des personnes âgées et dans une série de rencontres professionnelles consacrées à l'édition européenne.


Retour á la' home page


Salone del Libro
Uffici: Via Susa 35, 10138 Torino (Italia)
Tel: +39-11-433.7054 / Fax: +39-11-433.1056
email: prosa@prosaloni.com
URL:http://www.prosaloni.com


Copyright © 1996 Salone del Libro Torino
Progettazione e realizzazione a cura di Salone del Libro e LINK Torino